Les saveurs du Palais
Posté par ENO filles le 15 octobre 2012
« Palais » ou « palais »… « Odette Toulemonde » revient sur nos écrans. Et cette fois elle va rencontrer et séduire avec la même grâce, la même gentillesse, la même simplicité, et un talent qu’elle n’a parait-il pas à la ville, le Président de la République.
En tout cas je suis persuadée que depuis ce rôle aussi savoureux que les plats qu’elle soumet à notre convoitise, elle regarde l’art culinaire avec un oeil bienveillant et qu’elle y a acquis depuis quelques talents.
J’ai adoré « Dette » et j’adore « Hortense » la merveilleuse cuisinière qui a enchanté les repas d’un Président vieillissant, loin du décorum de la table « royale »
Mais il n’est pas facile de pénétrer dans cet Univers protégé qu’est le » Palais de l’Elysée » comme vous vous en doutez.
LES SAVEURS DU PALAIS,
Le réalisateur Christian Vincent nous offre 1h35 de bonheur, de jouissance et d’émotion. (Sortie le 19 septembre 2012)
Les saveurs du palais nous conte les péripéties d’une cuisinière du Périgord, Hortense Laborie campée par une Catherine Frot magistrale, choisie à sa grande surprise par François Mitterrand pour lui concocter, à l’Élysée, la cuisine que jadis faisait sa grand-mère.
Elle est assistée par Arthur Dupont, naïf et charmant, convaincant dans le rôle du jeune pâtissier détaché auprès d’Hortense, effrayé des demandes qui lui sont faites mais de plus en plus épanoui par cette aventure culinaire étonnante.
Découvrez la bande annonce du film
sur son site officiel en cliquant sur l’affiche du film
http://lessaveursdupalais.com/
Ceci est bien une histoire vraie mais pas un biopic
Si le film raconte le parcours de Danièle Delpeuch, première femme chargée de cuisiner les plats de François Mitterrand à l’Élysée, le film a seulement repris nombre de souvenirs cocasses, des moments avec le Président.
Le scénario mélange avec humour des choses qui ont existé et d’autres totalement inventés », comme l’explique le producteur et scénariste du film, Etienne Comar.
Jean d’Ormesson dont c’est à 87 ans le deuxieme rôle à l’écran (c’est son deuxième film après Éloge de l’amour, un Godard de 2000, où il tenait un petit rôle), est très étonnant d’aisance et efficace avec sa douceur, sa lenteur et la joie qui irradie son visage lorsqu’il parle avec sa cuisinière en lecteur émerveillé amoureux des vieilles recettes , de ce superbe livre « Éloge de la cuisine française » à la langue aussi délicieuse que les plats qu’il évoque avec elle.
« Ne pouvant se prévaloir d’une ressemblance physique avec le défunt Président et conservant la diction, certes ralentie, qui lui est propre, l’académicien possède la prestance, le charisme et l’érudition qui donnent à voir un Président subtil et truculent lorsqu’il s’agit de parler de cuisine en tête-à-tête avec Hortense »
Une prestation savoureuse du duo Frot-Ormesson, entouré de seconds rôles convaincants dont Arthur Dupont touchant dans son rôle d’assistant étonné mais dévoué et ouvert à toutes les recherches de son chef.
Les lieux du tournage
« Pour être en mesure de recréer l’Élysée, Les Saveurs du palais a été tourné dans différents endroits : à Marigny, au château de Chantilly, à celui de Vigny et en studio à Bry-sur-Marne. Mais en plus de cela, le tournage a pu se faire dans un endroit inespéré : « On a eu la chance de tourner plusieurs jours à l’Élysée pendant la réunion du G20 à Cannes. Sarkozy étant absent de Paris, on nous avait accordé une autorisation assez exceptionnelle », confie Christian Vincent, le réalisateur. « Quand Hortense arrive pour la première fois au Palais de l’Élysée, nous sommes dans le vrai décor. »
Loin du 55, rue du Faubourg-Saint-Honoré
« La partie du film concernant le voyage de l’héroïne en Antarctique a été rude à tourner. Dans l’impossibilité de déplacer le tournage dans cette région, l’équipe est partie à la découverte d’un nouveau décor : « Nous avons donc cherché l’équivalent de ces paysages dans l’hémisphère nord, en Europe. Et c’est finalement en Islande que nous avons planté la caméra. Il y a des décors incroyables, c’est une terre vierge : pas un avion dans le ciel, pas un seul poteau électrique, pas âme qui vive », explique le réalisateur. Mais cette terre sauvage n’offre pas que des avantages, surtout lorsque l’on tourne un film : « Les conditions sont rudes, les liaisons difficiles, le temps change tout le temps, nous avons essuyé plusieurs tempêtes et, certains jours, nous n’avons presque pas pu tourner. »
Qu’en pense la critique
Machisme des durs à cuire de « la centrale », la cuisine principale dépossédée des repas du Président, lesquels affublent Hortense du sobriquet de « La Du Barry » en référence à la favorite de Louis XV. Suspicieux médecins du Président qui valident les menus, lointains héritiers de ceux de Louis XIV croqués par Saint-Simon dans ses Mémoires. Hauts fonctionnaires tatillons.
Il fallait bien Catherine Frot pour incarner cette femme passionnée par son métier, par les produits et les recettes d’antan, et surtout bien décidée à secouer les lourds rouages de l’Élysée pour satisfaire la demande que formule le Président lors de leur premier entretien: «Donnez-moi le meilleur de la France ! »
FÊTE DE LA GASTRONOMIE
« Les Saveurs du Palais », en partenariat avec la Fête de la Gastronomie
Les saveurs du palais est également un plaisir pour les yeux puisqu’il fait se succéder de merveilleux plats de la cuisine traditionnelle française.
A l’occasion de la sortie du film LES SAVEURS DU PALAIS en partenariat avec la Fête de la Gastronomie, nous avons posé trois questions aux acteurs principaux : Catherine Frot et Jean d’Ormesson
3 QUESTIONS A… CATHERINE FROT
Quelle a été votre première réaction lorsqu’on vous a proposé le rôle d’Hortense ?
J’ai tout de suite senti que c’était une belle proposition ; intéressante mais pas facile. Hortense est un personnage assez peu commun. J’avoue, qu’au début, je ne savais pas très bien par quel bout l’attraper.
Comment s’est passé votre travail avec Jean d’Ormesson ?
Nous avons cherché ensemble le meilleur. Il fallait trouver le bon ton. Comme il n’était pas acteur, ce n’était pas évident au départ mais ça l’est très vite devenu. À cause de sa vie, de ce qu’il est, Jean avait en lui la possibilité poétique d’être Président. Sur le plateau, il était comme un jeune homme. Il m’a beaucoup touchée.
On a le sentiment que vous apportez tout votre passé de comédienne dans ce personnage. Cela accentue encore davantage la complexité et le mystère d’Hortense.
Peut-être parce que j’ai incarné des personnages de toutes sortes; je suis passée du tragique au comique, j’ai joué des femmes assez stylisées, presque fabriquées, comme des marionnettes. J’ai poussé très loin la naïveté et la cocasserie- chez Cédric Klapisch, dans Un air de famille, chez Eric- Emmanuel Schmitt, dans Odette tout le monde, chez Pascal Thomas. J’ai travaillé la dureté – chez Safy Nebbou, dans l’Empreinte de l’ange, ou chez José Alcala, dans Coup d’éclat. Avec ce film, j’ai l’impression de réunir ces contrastes, d’approcher quelque chose d’intime.
3 QUESTIONS A… JEAN D’ORMESSON
Connaissiez-vous l’histoire de Danièle Delpeuch, la cuisinière de François Mitterrand, qui a inspiré le film ?
Pas du tout. J’ai fait confiance à Etienne Comar et Christian Vincent. J’avais vu Des hommes et des Dieux, ce film magnifique et cela me suffisait. J’ai fait la connaissance de Danièle Delpeuch un peu plus tard. C’est un sacré personnage.
Comment avez-vous préparé ce personnage de Président ?
Le scénario ne m’a pas quitté, je m’endormais même dessus. C’était utile car les scènes faisaient leur chemin dans la nuit. Je n’ai lu le livre de Danièle Delpeuch que bien plus tard. Et j’ai lu le merveilleux livre d’Edouard Nignon, Éloge de la cuisine française, dont le Président s’entretient avec le personnage d’Hortense, la cuisinière. Il me fallait me nourrir un peu de l’intérieur. Mais restons objectifs : ce personnage de Président, qu’on peut penser central, est tout à fait secondaire.
Vous-même, êtes-vous épicurien comme ce Président qui goûte tant la Poularde demi-deuil?
Je suis très sensible à la nourriture. J’ai adoré la scène avec les truffes. On a dû la recommencer plusieurs fois- c’est très difficile d’être filmé lorsqu’on mange.
Bilan : j’ai dû manger trois truffes et c’était délicieux. Quand j’étais jeune, j’allais quelquefois chez Bocuse ou chez Troisgros. Les grandes tables m’amusaient.
Et il m’est arrivé, comme ce Président que j’interprète, de lire des recueils de littérature sur le sujet.
ALLEZ VOIR CE FILM. VOUS PASSEREZ UN PUR MOMENT DE BONHEUR ET D’EMOTION CULINAIRE ET AUTRE.
Pour infos: impossible d’avoir le livre de cuisine de Danièle Delpeuch. Sortie prévue le 25 octobre mais ma pré-commande à la Fnac dès la sortie du film n’a pas été honorée à ce jour pour indisponibilité. Je suis invitée à la renouveler ultérieurement
« Nos fournisseurs viennent de nous informer de l’indisponibilité momentanée de(s) article(s) mentionné(s) ci-dessous.
Nous sommes désolés de ne pouvoir être en mesure de vous livrer ce(s) produit(s) et nous regrettons de devoir annuler
votre commande. «
Quand à l’autre « Eloges de la cuisine française » c’est juste pour les collectionneurs : plus de 350€ l’exemplaire d’occasion, si vous arrivez à l’acquérir.
Une ré-édition serait bienvenue.
Dévorer un livre est déjà un avant-goût de la gourmandise et en plus c’est bon pour la ligne…. Lisez plus et mangez moins!
Publié dans 2012, Cinéma | 3 Commentaires »